Pas de doute : pour son premier film, George Ratliff démontre une étonnante maîtrise formelle pour nous proposer un spectacle étrange à la mécanique implacable, si bien que l'on ne peut être qu'un minimum séduit. Il faut dire qu'on a tellement l'habitude de voir de gentils enfants innocents au cinéma qu'on se réjouit dès que ce n'est pas le cas, surtout lorsqu'on sent un évident talent derrière la caméra. Car si Sam Rockwell et Vera Farmiga tiennent leurs rôles sans faire d'étincelles, le nouveau venu Jacob Kogan s'avère carrément flippant en témoignant d'une présence à l'écran devenu plutôt rare.
Pourtant, il faut malheureusement reconnaître que « Joshua » n'est pas plus passionnant que cela. Le résultat a beau prendre des allures de tour de force narratif tant rien ne nous est jamais montré, on ne se captive pas plus que cela pour les événements, la faute peut-être à un attachement insuffisant aux parents, ce qui est d'ailleurs curieux au vue de la personnalité très sympathique du père. Heureusement, la dernière scène, ambiguë à souhait, vient quelque peu raviver la flamme d'un spectacle brillant, presque trop tant à force de tout suggérer celui-ci perd légèrement de son pouvoir de fascination, mais prometteur.