A l'origine, le "Journal d'une femme de chambre" est une œuvre littéraire du français Octave Mirbeau, qui a inspiré les plus grands cinéastes, puisque Jean Renoir et Luis Buñuel en ont chacun réalisé une adaptation.
Cette fois, c'est Benoît Jacquot, auteur du décevant "Les adieux à la reine", qui propose sa propre version, avec Léa Seydoux dans le rôle-titre. Sans être en mesure de le comparer avec ses prédécesseurs, que je n'ai pas vus, le film de 2015 m'a laissé une impression assez neutre.
"Journal d'une femme de chambre" n'est pas inintéressant, les décors et costumes sont soignés, les comédiens ne déçoivent pas (sauf peut-être Vincent Lacoste, dont on se demande vraiment ce qu'il fait là), mais malgré ces qualités l'ensemble ne parvient guère à captiver.
On ne s'ennuie pas vraiment, mais on se demande quand même où l'auteur veut en venir, au-delà de la dimension sociale, qui décrit les rapports vacillants entre maîtres et domestiques au cours de cette période, ces derniers étant de moins en moins inféodés à leurs employeurs.
La dimension "policière" arrive un peu tard pour susciter réellement le malaise, et Jacquot préfère curieusement rester ambigu sur cet aspect, là où le roman de Mirbeau désignait clairement les responsabilités de chacun.
Bref, du cinéma d'auteur qui apparaît surtout cérébral voire mou-du-genou, comme souvent, et qui ne se réconciliera pas avec le grand public, malgré certaines qualités formelles.