Journey to the West : Conquering the Demons (pfiou) est agréablement surprenant comparé aux blockbusters d'hollywood complètement atones de ces dernières années (je les regarde à l'insu de mon plein gré pour le travail). Les trucs sans enjeux où des villes entières sont dévastées sans qu'apparaisse le moindre mort ça pose quelques problèmes de cohérence et d'attachement à mon avis. Et même parmi des réalisateurs que j'apprécie comme Abrams, on a toujours une structure narrative usée jusqu'à la moelle et attendue.
Ici Stephen Chow réussi à être surprenant dans les scènes d'actions et l'apparition/disparition soudaine de ses personnages n'hésitant pas à casser toute construction trop huilée et banalisée. De surcroît il se permet une mise en abyme sur le spectacle, sujet pourtant rabâché (par lui même), pas trop appuyée et loin du cynisme malhonnête de Jurassic World. Il faut voir la beauté de l'idée d'un monstre numérique surgissant du fond vert de la mer ou la façon dont Stephen Chow continue son obsession de l'analyse du jeu d'acteur par les gags, démontrant comment faire jaillir du sang en restant bon enfant, comment singer les plus expérimentés etc
Les scènes ne sont pas hilarantes comme le lancer de couteaux de Crazy Kung Fu dont la simple évocation me fait monter les larmes aux yeux depuis 10 ans (ou découvert plus récemment l'extinction du feu dans Le roi singe) mais elles donnent de nombreux éclats de rire francs et attendris pour les personnages.
Le plus étonnant reste que les effets spéciaux peu réalistes ont pourtant un charme poétique flamboyant qui rend incompréhensible la laideur des Marvel/DC.