Déjà, dans un premier temps, enlever à Jours de France cette étiquette de "film gay" qui le confinerait à un genre qu'il surpasse allègrement. Certes, son héros est homo et traverse la France au gré des rencontres mais c'est de son exploration des cartes et du territoire que le film tire son originalité. Dans la redécouverte d'un pays aux périphéries standardisées et laides mais surtout aux paysages ruraux somptueux, d'un château du Loiret à la neige des Alpes. Un road-movie ou une dérive, comme l'on voudra, sans démarche explicative, comme un besoin de se retrouver et de se sentir vivant. Un voyage fait de rencontres, cocasses, émouvantes, sensuelles, absurdes ... Beaucoup d'échanges entre solitaires, de connexions à distance, par le biais ou non des réseaux sociaux. Inutile de prétendre que le film est passionnant pendant les 2 heures et 20 minutes de projection, certaines scènes sont bien longues, l'intérêt n'est pas soutenu. Mais il y a cependant dans ce cinéma de traverse (comme les sentiers du même nom) une liberté et une fraîcheur de ton, pas si éloignée de Guiraudie, dans une exposition qui se veut autant sinon plus littéraire que cinématographique.