Philippe,agent du fisc sexagénaire,et son épouse Marilou,dentiste quinquagénaire,décident de prendre leur retraite afin de profiter de la vie tant qu'il en est temps.Mais leurs meilleurs amis les mettent en garde en les prévenant que leur fille va probablement utiliser leur temps libre en leur confiant ses moujingues.Philippe et Marilou s'en foutent car ils sont en train d'acheter une maison au Portugal,où ils comptent bien partir vivre en échappant ainsi à leur progéniture.Comme de bien entendu ça ne va pas évoluer selon leurs plans.Cette comédie en forme de vague resucée de "Tanguy" est réalisée par Fabrice Bracq,un court-métragiste dont c'est le deuxième long,qui l'a écrite avec Guillaume Clicquot de Mentque,l'auteur du roman dont elle est adaptée.A l'heure où l'on manque cruellement de personnel dans plusieurs secteurs importants,hôpital,restauration,bâtiment entre autres,on se demande pourquoi on laisse de tels pitres travailler dans le cinéma.Bracq marre ou Bracquignol?Eh oui,c'est pas fin mais c'est du niveau de son film,suite apathique et incohérente de gags lourds et usés jusqu'à la trame puisés moitié dans les annales de l'Almanach Vermot,moitié dans les cours d'école primaire.Le postulat aurait pu donner lieu à un film très amusant surfant sur la base sociétale des nouveaux retraités dynamiques qui veulent en croquer mais se retrouvent esclavagisés par leurs enfants qui leur fourguent leurs mômes à tout bout de champ.Mais avoir une idée de départ sympa ne suffit pas,il faut écrire quelque chose de valable derrière,sinon ça coule à pic comme ici.Les mecs nous proposent un boulot de feignasses consistant en un tissu de sketches nuls et soporifiques en plus d'être répétitifs et prévisibles.Le pitch n'est même pas exploité puisque rapidement ça part dans tous les sens et on oublie plus ou moins les petits-enfants pour errer dans les problèmes de couple sans intérêt de la fille et du gendre des retraités.Le script godille pitoyablement et évite soigneusement le mauvais esprit promis pour s'orienter progressivement vers une morale gnangnan à gerber qu'on sent arriver de loin.Les acteurs s'agitent comme des bonobos en rut pour faire oublier la connerie ambiante sans y parvenir,seul le couple vedette,formé de Thierry Lhermitte et Michèle Laroque jouant juste.Cependant ce qu'ils ont à interpréter est tellement pathétique que leurs efforts ne servent pas à grand-chose.Si vous voulez voir une pseudo comédienne à tronche de gargouille se vautrer dans un surjeu hystérique,c'est ici que ça se passe avec Nicole Ferroni.Sinon Judith Magre nous sert un épouvantable numéro de grand-mère plus alerte et maligne que tout le monde,copyright Denise Grey dans "La boum",tandis qu'Alain Doutey et Arièle Semenoff,encore eux,incarnent à l'écran les époux qu'ils sont dans la vie.On a l'impression qu'ils font ça dans toutes les comédies françaises maintenant,pas sûr que ce monopole soit bien légal.Au moins ils sont bons,ce qui est loin d'être le cas de tout le monde ici.Pour les petits rôles on a d'excellents acteurs de complément comme Bernard Yerlès et Philippe du Janerand,du troisième âge avec Andrée Damant et Marie-Christine Adam,Michel Cymès en médecin incompétent,ce n'est pas un rôle de composition,et des échappés de séries télé venus cachetonner un peu avec Loup-Denis Elion et Amélie Etasse,de "Scènes de ménages",Gérémy Crédeville de "En famille" ou Renaud Roussel,vu dans "Plus belle la vie" et "Demain nous appartient" et la belle Constance Labbé,moins inspirée que dans "Balthazar".Le pire dans tout ça est que ça a marché vu que "Joyeuse retraite 2" sort mercredi prochain,avec le même casting et toujours Bracquadabra derrière la caméra.On s'en pourlèche d'avance.N'en déduisons rien quant au QI du spectateur moyen,ce n'est pas comme si on était dans un pays où les gens se laissent masquer,enfermer,imposer des ausweiss ou des couvre-feux,voire des injections de produits douteux,ou comme s'ils élisaient des incompétents notoires qui les précipitent gaiement vers la ruine économique et la guerre.Non,ce n'est pas comme ça en France,et heureusement sinon il y aurait du sushi à se faire comme dirait Bracq!