Pourquoi aimer ce film ?
Parce que la plupart des films de guerre parlent de guerre, de soldats, de champs de batailles, de morts. Ici, on parle de la guerre mais on parle des hommes. Pas d’assaut suicide, pas d’explosion de QG ennemi, pas de fusillade d’1h30 mais des hommes.
Frontière corée du nord/corée du sud dans les années 2000, 50 ans de haine, chacun prêt a réagir au moindre mouvement de l’autre, une tension constante. Coréens du nord, coréens du sud, communistes, libéraux, ce sont des coréens avant tout. Ici, on te dis que l’adversaire en face est un homme comme toi.
Ce sont des gardes frontière, des soldats qui ont peur de faire éclater une guerre. En face, les ennemis, ceux qu’il faut tuer sinon ils te tueront. Mais quand deux soldats ennemis te sauvent d’une mine sur laquelle tu as marché, la donne est changée.
Dans ce film de guerre, pas de méchants ni de gentils, tu comprends pas que la guerre est pareille pour tout le monde quel que soit le camp ?
‘Dis, tu veux voir des vrais copains ?’
A minuit, a l’ombre des regards, tu peux franchir le pont de non-retour, marcher jusqu’au poste frontière adverse, et passer un moment interdit avec ceux que tu considères comme tes frères. Ceux là même qu’on te dis de surveiller, ceux là même qui te prennent dans leur bras et t’appellent ‘mon frère’. On bois, on chante, on joue, on s’engueule.
‘Cette chanson, elle me rappelle ma mère.. pourquoi le chanteur est-il mort si jeune hein ? Vous savez quoi, on lève nos verres au chanteur.’
Tout le monde en souffre de cette guerre, et pourquoi ton camp serait-il meilleur que le mien ? Tu vois une différence entre toi et moi ? Il la comprend très peu cette guerre, il veut juste rentrer chez lui, il rêve d’une promotion, celui-ci aime dessiner les portraits de leur petites amies, celui-la rêve de la réunification.
‘Mon seul rêve, ma volonté c’est que le pays pour lequel je me bat puisse faire des gâteaux aussi bons que cette saloperie capitaliste que tu nous apportes.’
Pourquoi aimer ce film ? Parce qu’il met une image sur l’idée d’amitié, la vraie. Celle qui trouve un chemin par delà les frontières, les ordres, les clans, les fusils.
Celle qui fait rire quand elle fait danser sous le feu du ciel.
Celle qui fais pleurer quand elle fait s’entretuer des compagnons.
‘Dis, je peux t’appeler mon frère ? J’ai toujours voulu avoir un frère.’
‘Eh, si la guerre éclate.. ça veut dire qu’on va devoir se tirer dessus nous aussi ?’ demande-il inquiet.