Pas si évident que ça finalement !
Le récit, se déroulant sur une seule longue nuit, de ce médecin de nuit devant faire face à des problèmes moraux entremêlant ses convictions et ses responsabilités dans un cadre particulièrement propice au drame, reste finalement relativement tiède, timide quant à son propos justement politique.
Il n'est effectivement pas anodin de choisir ce théâtre des oubliés - celui des toxicos, des trop précaires, des endettés ... - dans lequel doivent évoluer ces médecins de l'ombre comme support à l'histoire. Mais là où nous aurions pu nous attendre à une prise de position plus franche que ce seul dialogue entre Mickaël et l'employée qui menace d'ouvrir une enquête sur ses activités ; ou bien même à une simple description froide mais éloquente de cet univers un peu à la Céline ; le film reste finalement hésitant, ne s'en servant comme d'un simple fond pour mettre en relief la personnalité du personnage personnel et préférant donc se focaliser et résoudre ses rapports familiaux, amicaux, amoureux.
De fait, malgré son titre le film dépeint d'avantage un médecin de nuit, Mickaël, qu'un médecin de nuit et c'est peut-être en partant de cette attente que j'en fus un peu déçu.
Il n'en reste pas moins que les performances de Vincent Macaigne, Pio Marmaï, Sara Giraudeau et Sarah Lepicard (pour ne citer que les personnages "principaux", mais tout le casting est égal) sont très bonnes et tiennent parfaitement l'haleine du film. Sans longueurs ou passages "en trop", le film est également bon dans ses éléments plus techniques. La lumière est très efficace, le montage transmet les émotions et supporte bien le propos etc...
En somme, le choix du fond du récit est à saluer tant et si bien qu'il est dommageable de ne l'avoir que si peu développé, le laissant par la même au rôle de support aux avancements des personnages.