Judy Garland, c'est cette jeune actrice qui joue Dorothy dans Le Magicien d'Oz en 1939 et qui, suite à ce film, a connu un succès phénoménal. Ici, le biopic nous montre le revers de la médaille en racontant sa lente et bouleversante chute en 1968 où elle est contrainte de partir à Londres pour une série de concerts afin de subvenir aux besoins de sa famille et obtenir la garde de ses enfants. Sauf que l'alcool occupe une place importante dans sa vie désormais, déroutant son sens de la réalité jusqu'à amoindrir son talent. Je n'ai pas vu Judy comme un hommage ni même comme un biopic factuel basique mais plutôt comme un portrait brisé, frustré et exploité par le show-business, et ce, depuis son plus jeune âge. On l'a tenu en laisse et en quelque sorte, on l'a empêché de grandir. Voilà pourquoi on retrouve des années après un petit bout de femme remuée par ses émotions, insouciante et à la gestuelle vive, électrique. Et ce personnage complexe, dingue, pour lequel on ne sait s'il faut ressentir de la pitié ou de la compassion, est magistralement incarné par Renée Zellweger qui porte à elle seule tout l'intérêt du film, soutenue par Jessie Buckley, toute en réserve. L'Oscar est une évidence. Méconnaissable, totalement dévouée à son modèle, l'actrice traverse les méandres de cette fin de vie tout en préservant une touche de mystère insaisissable. Et même si le scénario ne brille pas autant que l'actrice, je l'ai néanmoins trouvé intéressant car il relate de la vie d'artiste, flamboyante sous le feu des projecteurs, et inévitablement et anormalement dure en coulisses. On aurait peut-être apprécié des partis pris de mise en scène plus excentriques mais, à mon gout, cette fresque à la forme classique ne manque pas d'émotion ni de nuances.