"Jules et Jim" ou l'histoire d'un triolisme enjoué
puis tragique
C'est sans aucune prévention morale que les personnages de François Truffaut (d'après un roman de Henri-Pierre Roché), Jules, Jim et Catherine, vivent leur ménage à trois après que les les deux amis se sont tour à tour épris de celle qui, par moments, semble l'incarnation de la femme rêvée, peut-être même l'incarnation de l'Amour. Mais l'amitié et la liberté que Jules et Jim revendiquent peuvent-elles s'accommoder d'une situation indécise, changeante, illusoire probablement? A l'insouciance des jeunes années, inspirée par la Belle Epoque, succèdent, avec la guerre, les premières interrogations et les humeurs nuancées.
Ce film d'amour mythique de Truffaut est paradoxalement peu satisfaisant d'un point de vue sentimental. Parce que l'approche du cinéaste est le plus souvent purement théorique ou littéraire. Aucune émotion ne perce derrière ce discours amoureux en forme d'introspection complexe et imagée. Les personnages sont des raisonneurs avant d'être des amoureux, et c'est pourquoi je ne me suis pas attaché à eux ni aux sentiment qui les lient.