Julie en 12 chapitres dessine le portrait d'une jeune trentenaire norvégienne à Oslo. Le titre français ne laisse pas cependant pas deviner le récit que son titre original La Pire Personne du Monde esquisse. On découvrira en effet une antihéros dans ce qui s'avérera un drame romantique.
Julie débute dans sa vie d'adulte en se cherchant. Le film expose son exploration sentimentale et sexuelle ainsi que ses hésitations dans son parcours universitaire. Le prologue terminé, Julie travaille dans une librairie et est en couple avec Aksel un auteur de BD plus âgé de presque vingt ans. Ces deux aspects seront les clés de voûte du récit. "Qui est-elle et que veut-elle ?" seront les deux questions qui seront martelées par son entourage mais surtout par Julie elle-même. Ne cessant de prendre du recul et de douter sur la vie qu'elle suit plutôt qu'elle mène. Ainsi, lorsqu'elle rencontrera un autre homme elle lui fera taire ces questions usuelles.
Des sous-thèmes d'actualités apparaîtront notamment le numérique, le féminisme, le réchauffement climatique et la culpabilité occidentale. Ces sous-thèmes bien que souvent pertinents débarquent un peu grossièrement dans le récit.
Le film réussit en grande partie par ce qu'il raconte sur notre société occidentale à travers ses deux personnages dont les acteurs magnifient ce récit : Renate Reinsve (Julie) prix d’interprétation féminine à Cannes mais également par Anders Danielsen Lie (Aksel) qui livre une partition toute en fragilité.
La Pire Personne du Monde n'attire effectivement pas la sympathie du spectateur mais une compassion fruit de ses doutes, ses envies, sa contradiction dont on retrouve assurément chez nous une part de vécu.