Roulietta est une femme d'un certain âge qui s'apprête à quitter Madrid. Elle croise une ancienne connaissance qui lui donne des nouvelles de sa fille (celle de Roulietta). Elle décide alors de rester à Madrid.
★★★☆
À première vue, Julieta est un (mélo)drame tout ce qui a de plus classique. À seconde vue aussi. Tous les codes du genre sont présents : secret familial, flash-back avec voix off, pétages de plomb et potins de comptoir. Pourtant, le film d'Almodovar parvient à faire mouche. Abordant les thèmes conventionnels et forts du deuil, de la relation mère/fille, de la dépression ou de la culpabilité, Julieta fait preuve d'une finesse et d'une force (comme le Saint-Agur) remarquables. Deux actrices se partagent brillamment le rôle-titre à deux époques différentes et le destin de cette femme est réellement bouleversant. Peut-être que les spectateurs eux-mêmes parents seront plus réceptifs à l'histoire contée.
La réalisation du maître espagnol se fait discrète et se met au service du récit et des personnages, comme cette jolie scène qui illustre le passage de témoin entre les deux actrices (reprise sur l'affiche du film) et scénario ne part pas dans tous les sens (écueil classique des biopics interminables). Almodovar sait également éviter le pathos quand il aurait pu facilement sortir les violons, notamment la toute fin du film qui stoppe juste quand il faut, preuve de maturité et de respect envers le public (merci Pedro !). Julieta ne sera peut-être pas un film majeur de ces dernières années, mais il n'en est pas moins attachant.
- Si vous avez manqué le début
"J'ai toujours su qu'il y avait quelque chose d'important dans ta vie que tu n'as jamais partagé avec moi. Tu n'as jamais voulu en parler. Et je l'ai toujours respecté.
_ J'aimerais que tu continues à le respecter."
Ouah l'autre, hé.