Après un premier opus brillant, la série Jurassic Park n'avait plus jamais vraiment brillé. Les deux suites sont sympathiques, mais Le Monde d'Après nous présente un Steven Spielberg fatigué après ses deux chef d'œuvres (Jurassic Park premier du nom et La liste de Schindler), un John Williams plus aussi inspiré à la BO, et une histoire un peu longue pour pas grand chose.
Jurassic Park III propose des pistes intéressantes, mais la mise en scène très conventionnelle (n'est pas Spielberg qui veut), et les facilités scénaristiques si grosses que ce ne sont plus des ficelles mais des poutres, donne à ce troisième volet un côté très nanardesque.
Puis vient Jurassic World, 14 ans après le dernier volet et 22 ans après le premier opus qui a marqué toute une génération. Dans cette frénésie de suites et reboot en tout genre qui anime Hollywood depuis une dizaine d'année, on avait de quoi s'inquiéter, d'autant plus que Spielberg lui-même n'était pas parvenu à réitérer l'exploit qu'il avait réalisé quelques années avant.
Soyons clair tout de suite : Jurassic World n'est pas et ne sera jamais Jurassic Park.
Pourtant, et contre toute attente, il a le principal mérite de ne pas nous proposer une fausse suite qui serait prétexte à un reboot, nous racontant la même histoire mais avec des personnages différents et des effets spéciaux plus moches que ceux des années 90.
Ce film a le mérite de proposer quelque chose de nouveau, sans trahir l'œuvre original.
On le voit dès le début, le rêve de John Hammond a fini par se concrétiser, et quel plaisir pour le spectateur que je suis. J'ai l'impression de voir un rêve de gosse se réaliser.
surtout quand on nous introduit le parc avec le thème de John Williams
L'histoire est sympathique, et on se retrouve assez vite pris dans l'intrigue, les personnages étant assez attachants, bien plus que ce couple de touristes insupportables dans Jurassic Park III.
L'histoire ne casse pas trois pattes à un dino (jeu de mot vous avez vu ?), mais elle se laisse suivre agréablement, malgré quelques facilités et des acteurs parfois tout juste corrects (à l'exception de Chris Pratt, mais est-ce que Chris Pratt est capable de mal jouer ?)
Michael Giacchino qui compose la BO du film est fidèle à lui-même, toujours très efficace, d'autant plus qu'il se réapproprie habilement la partition de John Williams.
En termes de mise en scène, ça pèche un peu plus. Si certains plans sont plutôt jolis, on a droit à de nombreuses scènes devant d'immondes fonds verts, et la CGI des dinosaures est, par moment, tout simplement ignoble, et nous fait amèrement regretter les animatroniques de tonton Steven, d'autant plus que Colin Trevorrow peine à cadrer correctement les bestioles préhistoriques, il aurait peut-être fallu investir dans un plus grand angle.
Malgré tout, ce film est un excellent divertissement, et rend un bel hommage au chef d'œuvre de Steven Spielberg, tout en apportant un vent de fraicheur à la franchise.
Enfin, il est bien loin d'être parfait, mais il y a des dinos, et moi j'aime les dinos.