Étrangement manqué au cinéma lors de sa sortie (un problème de VF, sans doute), je découvre enfin ce second volet de « Jurassic World » et cinquième film de la saga, pour un résultat plutôt honorable. Bon, c'est clair : on sent vraiment que les scénaristes tirent sur la corde pour se renouveler tant bien que mal, tout comme le besoin de donner pas mal de gages au jeune public, que ce soit à travers plusieurs personnages presque totalement inutiles (la palme revenant toutefois d'assez loin à Franklin), surtout présents pour amuser la galerie
(petit dinosaure dans sa cellule compris),
ou encore un aspect très policé dans la violence : quasiment pas une tâche de sang pendant 120 minutes où l'action et les morts violentes (souvent hors-champ) vont pourtant bon train.
Rien de bien surprenant dans le déroulement de l'action, donc, n'échappant pas à quelques passages obligés nuisant quelque peu à un suspense déjà assez limité. Mais bon, si l'imagination n'est plus d'actualité à Hollywood, au moins peut-on souvent leur reconnaître un professionnalisme jusqu'au bout des ongles, ce qui est clairement le cas ici. Même si je reste un peu dubitatif de ce choix d'avoir divisé
en deux parties quasi-égales le « sauvetage » sur l'île et celle dans le manoir,
l'ensemble est très rythmé, offrant des effets spéciaux toujours plus impressionnants (les dinosaures sont exceptionnels), prenant soin d'offrir quelques plans iconiques
(l'Indominus rex sur le toit par une nuit crépusculaire)
et scènes intenses
(les créatures piégés condamnées à mourir violemment),
Juan Antonio Bayona s'avérant un choix judicieux pour emballer le tout avec vitesse et efficacité (le combat final, pour une fois pas torché en deux minutes, est un bon moment de cinéma).
On ne s'ennuie ainsi jamais, et pouvons saluer la volonté de la saga de s'inscrire plutôt bien dans l'ère du temps à travers un gouvernement ne se préoccupant guère des différentes formes de vie et surtout
d'immenses fortunes se livrant à un trafic indécent, prêtes à tous les excès pour s'offrir un dinosaure, souvent pour des raisons belliqueuses.
Rien d'essentiel apporté à ce qui avait déjà pu être proposé précédemment, mais un divertissement XXL, où la gent masculine pourra toujours compter sur la très grande beauté de Bryce Dallas Howard et l'ensemble du public pour un spectacle certes très calibré, mais réalisé dans les règles de l'art : c'est déjà pas mal.