Après le très mauvais Jurassic Park III digne d'un téléfilm aussi bien sur le fond que sur la forme qui a enterré la saga pendant quatorze ans, j'avais beaucoup apprécié Jurassic World de Colin Trevorrow et Fallen Kingdom de J.A. Bayona, de plus, les bandes annonces du Monde d'après m'ont mis au taquet et face à ce champ de possibilités, je m'imaginais déjà vivre un des meilleurs blockbusters de 2022, sauf que l'on retrouve ici le Trevorrow de The Book of Henry, un des films les plus ubuesques que j'ai vu dans ma vie, et non celui du film de 2015.
Parce que oui, question "ubuesque", Jurassic Word - Le Monde d'après se pose là, dès la première scène, il y a une couille dans le potage avec cette impression d'une écriture pauvre et d'une exécution à l'écran qui l'est tout autant, ce qui donne un sentiment de "facticité" et ce sera malheureusement le cas pendant les deux heures trente qui suivent. Parce que oui, ils sont bien gentils de nous faire revenir Laura Dern, Jeff Goldblum et Sam Neill, en plus du retour de Chris Pratt et Bryce Dallas Howard (en plus d'autres anciens), sauf que d'une part : leurs enjeux à tous ne sont pas intéressants (pourtant, il y avait des thèmes intéressants, notamment sur Maisie et Bêta), et d'autre part : tu n'arrives pas à t'accrocher à leur arc narratif puisqu'on reste vraiment à la surface des choses, du coup, assez ironiquement puisque Jurassic Park fait partie de mes films préférés, je n'ai pas réussi à m'attacher à eux.
Si le film tombe à plat dans le fond, c'est également le cas sur la forme. Si l'on exepte deux trois scènes d'action plutôt pas mal, la mise en scène de Colin Trevorrow est d'une molesse absolue, il n'y a aucune montée en puissance, il n'y a aucun sens de l'iconisation dans les retrouvailles entre les anciens et leur rencontre avec les nouveaux, même le combat final entre les superprédateurs est moins bien gaulé que celui de Jurassic World, aussi parce que mon implication émotionnelle était au niveau 0, et à cela s'ajoute le pire méchant de l'Histoire du cinéma incarné par Campbell Scott, ses réactions aux événements sont tellement à côté de la plaque, ç'en était cringe.
Bref, Jurassic World - le Monde d'après conlut très étrangement cette trilogie qui part sur du film d'espionnage à la Jason Bourne et au film de sauvetage de la Terre écolo façon Interstellar et qui oublie ce pourquoi on était là : les dinosaures qui sont réduits ici au simple gadget, le tout dans un film qui ne prend jamais vie. Dommage et grosse déception!!