Comment à 94 ans on peut encore être aussi juste dans les sujets qu'on aborde ? Sincèrement, la justesse d'écriture est dingue, Clint est un véritable maestro, voit très bien les pièges dans lesquels il pourrait tomber, les met en scène, s'en moque, pour finalement déjouer toutes nos attentes.
Comme toujours chez le réalisateur, la réalisation ne donne pas de place aux facéties. Elle est exécutée au millimètre près, d'autant plus dans un film qui donne une grande importance aux détails et aux regards.
Que dire de Hoult et du casting dans sa globalité, qui touche au sublime, tant la complexité des personnages est bien transcrite.
Avec cette dernière réalisation, Eastwood ne perd jamais de vu son cinéma, sa volonté de travailler la figure du petit héros américain en questionnant la justice, l'intégrité, la culpabilité et le moindre mal dans cette société. Il étend même son dispositif pour articuler cette question de justice autour de tous ses personnages, donnant un acte qui touche au sublime.
Et encore une fois, Eastwood reste l'une des seules personnes encore en vie pouvant déchaîner un torrent d'émotion par la seule force des mots, tant tout ce qui les précède est gigantesque et orchestré d'une main de maître.
S'il s'agit bien de son dernier film, ce dernier plan est absolument terrifiant.