Un bonheur coupable

Clint Eastwood qui fait un film sans y jouer. Dommage, cela l’aurait sans doute rendu meilleur. J’ai trouvé Juré n2 médiocre, pas vraiment digne d’un grand cinéaste. C’est un thriller judiciaire qui aurait pu être réalisé dans les années 90, rien d’innovant.

Les plans font parfois penser à un téléfilm. Surtout la première scène de la nursery. Zoey Deutsch serait un choix pertinent si c’était vraiment le cas, mais bref. Certains scènes sont tout simplement inutiles, malaisantes. Je pense notamment à la sortie de J.K. Simmons du tribunal, quand il se fait dégager parce qu’il a voulu enquêter sur l’affaire. Il accoste Toni Colette pour lui partager sa théorie de hit-and-run mais elle est à l’ouest, clouée à son téléphone.

Finalement, ce que j’ai trouvé intéressant dans le film c’est le dilemme moral. Est-ce qu’on préfère un innocent mauvais garçon en prison ou un gentil coupable arraché à sa famille ? En fait, c’est comme si Nicholas Hoult pensait sa vie trop parfaite pour la mériter. Car on n’a jamais la certitude qu’il a bien percuté Francesca Fisher (d’ailleurs fille du réalisateur). Je n’arrêtais pas de penser que si ça se trouve, il a vraiment percuté un cerf et que c’est quelqu’un d’autre qui a tué la jeune femme. On n’en aura jamais le coeur net.