Je ne suis pas du genre à pleurer devant les films. Quand un cowboy de ma connaissance peut parfois écraser une larmichette discrètement s'il est ému, je suis plutôt celle qui reste stoïque et analyse le film. Sa mise en scène, ses acteurs, son montage, sa lumière. C'est une mécanique qui tourne toujours, le comment du film, et qui fait écran parfois à l'émotion.
Seulement voilà, Jusqu'à la garde me l'a faite baisser, la garde. Je me suis plongée dans cet univers, sobre, tendu. Julien, qui doit après jugement, se rendre un week end sur deux chez son père contre sa volonté, je l'ai suivi. J'ai été triste pour lui, paniquée, j'ai eu de la pitié aussi, pour son père.
(Incroyable Denis Ménochet. Il est là, il fait peur, il fait de la peine, il fait mal. Excellent choix d'acteur.)
Je ne me suis rendue compte d'à quel point j'étais tendue qu'au premier coup de feu. J'ai fondu en larmes, je n'ai pas réussi à m'arrêter avant que mère et fils eux aussi ne s'apaise. Blottie tout contre mon cow boy qui avait les yeux bien plus secs que moi (je pense), j'étais moi aussi dans la baignoire. Recroquevillée. Souffle court. Des émotions comme celle-ci, ça ne m'est pas donnée tous les jours.
Pour cette émotion, pour la sobriété de la mise en scène, son efficacité, sans chichis, je ne peux pas mettre moins de 10. Et je ressors la plume!