Chez le juge, un homme et une femme se séparent. Il l'accuse d'être possessive, instable, et de monter ses enfants contre lui. Elle l'accuse d'être violent et dangereux. Qui croire ?
Le film ne dévoilera ainsi que quelques jours de cette famille éclatée, maintenant longtemps les ambiguïtés avant que n'explose peu à peu la vérité. Tandis que Xavier Legrand ne traite pas son histoire comme un drame, mais plutôt comme un thriller pesant.
Alternant mini plan séquence déambulatoire, et long plan fixe clinique sur des personnages, il injecte une tension permanente qui met immédiatement à mal le spectateur. Se servant de détails visuels ou sonore anodins pour renforcer le stress ressenti.
Mais le réalisateur met surtout en valeur des comédiens excellents. On citera le jeune Thomas Gioria, très empathique et dont les pleurs et peurs nous immergent immédiatement dans les scènes les plus difficiles. Et bien sûr Denis Ménochet, qui tient peut-être là le rôle de sa carrière, et dont les apparitions phagocytent l'écran, sa masse imposant étant très bien exploitée par la caméra.
Une des réussites françaises de 2018 !
Pour l'anecdote, le dernier plan du film est une référence (involontaire ?) et étonnante au dernier plan de "The Godfather" ! Une évocation de la famille dysfonctionnelle ?