Avec la nouvelle comédie de Mohamed Hamidi, on est typiquement devant ce que l’on pourrait qualifier d’un film gentillet. Loin d’être inoubliable mais tout à fait plaisant pour peu qu’on ne soit pas trop exigeant. C’est ce que l’on appelle également un feel-good movie, genre venu des Etats-Unis et très en vogue actuellement. Et effectivement, on sort de la salle avec la sensation plutôt agréable d’avoir passé un bon moment qui fait se sentir bien. Pourtant, Hamidi se contente du strict minimum au vu de son sujet. Que ce soit au niveau de l’aspect comique permis par le décalage entre employés d’une start-up parisienne à la mode et habitants d’une cité déclarée zone franche, de l’analyse sociale qui en découle ou encore des situations décrites, le scénario de « Jusqu’ici tout va bien » ne creuse pas grand-chose et n’étonne jamais vraiment. On a néanmoins constamment le sourire aux lèvres mais on n’a jamais vraiment l’occasion d’un grand éclat de rire. Tout cela reste vraiment en surface la plupart du temps, le long-métrage se contentant de facilités sur la plupart des aspects (de l’écriture des personnages à la résolution très happy-end logiquement attendue).
De plus, le script va bien trop vite en besogne dans les rapports établis entre les différents personnages, notamment dans l’introduction de celui de Malik Bentalah et dans une conclusion assez vite expédiée. Ce dernier n’est d’ailleurs pas toujours juste et l’ensemble des seconds rôles souffre d’une écriture assez limitée voire unidimensionnelle. A ce titre Sabrina Ouazani est complètement sous-exploitée. Enfin, tout cela paraît souvent hautement improbable au niveau des rapports humains et de certaines des aventures que le scénario nous présente. Quant aux clichés sur les banlieues, ils sont évités une scène sur deux. Et pour la mise en scène, Hamidi n’a pas fait plus d’efforts que pour « La Vache », comme si les comédies ne devaient pas être jolies à regarder. Mais malgré tout cela, « Jusqu’ici tout va bien » développe un fort capital sympathie. Certaines séquences font mouche (les entretiens d’embauche ou le dîner dans la famille maghrébine par exemple) et c’est rythmé comme il faut et perclus de répliques bien mises en bouche. Gilles Lellouche décidément partout est quant à lui encore une fois impeccable après « Pupille ». Donc si l’on veut passer un bon moment sympathique et sans prise de tête mais qui ne va pas chercher bien loin, c’est plutôt recommandé et bien meilleur que la plupart des grosses comédies françaises populaires calibrées prime-time sur TF1 ou M6.
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