Un road movie américain en compagnie de Sienna Miller et Golshifteh Faharani, l'idée semblait pour le moins séduisante. Hélas, Rachid Bouchareb manque une nouvelle fois de subtilité pour mettre en scène les rapports qu'entretiennent les Etats-Unis post-11 septembre avec le monde musulman.
Une qualité qu'on ne peut pas retirer au réalisateur franco-algérien, c'est sa capacité à caster des comédiennes ravissantes, puisqu'outre les deux têtes d'affiches pré-citées, on retrouve au générique de "Just like a woman" la très belle Bahar Soomekh, aperçue dans "Collision" de Paul Haggis, où elle crevait l'écran malgré un petit rôle.
Elle incarne ici une fliquette musulmane en couple avec son collègue américain WASP, pour une série de vignettes décousues, au cours desquelles Bouchareb tente laborieusement d'illustrer des problématiques en lien avec son sujet.
Cela dit, le cœur du film reste la fuite façon "Thelma et Louise" de deux jeunes femmes en rupture (je n'en dis pas plus car le scénario est maigre), incarnées avec une certaine grâce par l'anglo-américaine Sienna Miller (convaincante) et l'iranienne Golshifteh Farahani (très jolie mais un peu neuneu, même si le rôle peut se concevoir ainsi).
L'une des deux fuyardes est danseuse du ventre, et entraîne sa comparse dans une série de shows à travers le pays, l'occasion d'admirer ces deux actrices séduisantes en action dans des tenues de scène magnifiques, sur une musique arabisante parfois très agréable.
L'occasion aussi pour Bouchareb d'insuffler à son oeuvre (consciemment ou non) une dimension crypto-lesbienne parfois déconcertante, mais ce sont souvent les plus belles séquences du film, avec les passages de road movie proprement dit.
Au delà de ce plaisir des yeux, difficile tout de même de s'enthousiasmer pour cette petite virée sans grande envergure, au dénouement assez déroutant lui aussi, qui était à l'origine un téléfilm commandé par Arte, avant de sortir finalement en salles aux Etats-Unis.
Pas déplaisant mais anecdotique et maladroit.