Ouverture sur un monde en deuil, prêt à basculer dans la folie.
Superman est mort et avec lui l’espoir.
Dieu est mort et avec lui la foi.
Le sauveur n’est plus et c’est alors qu’un ennemi surgit du passé pour prendre sa revanche sur les habitants de cette planète.
Mais tout n’est pas encore perdu, tant que des justiciers se dresseront contre les forces du mal alors l’espoir perdure.
Il est temps pour Bruce Wayne d’accepter ses erreurs, de détourner son regard du passé pour faire face à l’avenir qui s’annonce douteux.
Il est temps pour Batman de rassembler une équipe, de s’unir aux autres méta-humains et de redonner au monde de l‘espoir.
Dans la continuité de Batman vs Superman (pour lequel je ne cache plus ma sympathie), le film prend un départ fulgurant avec une ouverture sobre et mélancolique qui pose les bases sur lesquelles s’étaient terminé le film précèdent. Le cadre est parfait pour introduire les nouveaux enjeux et les nouvelles thématiques qui vont être explorées au cours du film.
Mais c’est une lamentable fausse couche à laquelle on assiste malheureusement.
Malgré quelques plans inspirés (où l’on peut reconnaitre la patte de Snyder) le film n’est pas la claque graphique à laquelle on s’attend. La mise en scène globale est très classique et le montage n’a rien à apporter à cette bouillie numérique. Même si le personnage de Flash offre la possibilité de plan ralentis et léchés comme Zack les aime, le film souffre d’une absence de passage grandioses et marquants. Sans doute que l’ambiance musicale inexistante y est pour quelque chose.
Niveau écriture c’est le néant. Les fans reprochant au précédent opus une histoire et des enjeux beaucoup trop sombres et badants (et très bordelique je veux bien l’admettre), la Warner a préféré épurer au maximum son cahier des charges afin de proposer une histoire lisse et aseptisée dont tout le monde se fout royalement, sans enjeux, avec des personnages peu développés qui se contenteront de quelques vannes pour s’attirer la sympathie du publique.
D’ailleurs interprétés par des acteurs absents qui n’ont pas manqués de suriner notre pauvre réalisateur dans le dos lors de son départ du projet.
Je ne perdrais pas mon temps sur les méchants qui ont un look heu… Je dirais fidèle a ce que DC avait l’habitude de nous offrir dans les autres épisodes du DCU (troll de la terre du milieu sous stéroïde ou dieu de la guerre à moustache). Notre antagoniste principal, malgré son nom des plus Rock n’Roll, n’est autre que le grand père d’Azog l’Orc blanc ayant revêtu son plus beau cosplay du dimanche.
Comme je le disais précédemment, l’épuration totale lors de l’écriture (ou la réécriture ?) du film nous précipite droit dans le néant artistique, un sombre domaine où Marvel Disney Studio règne en maitre.
Il n’est plus question de controverse, de politique, de la presse, de l’humanité mais simplement d’une famille d’Europe de l’Est.
Adieu la gravité et la situation de crise, adieu le trépas et l’univers ou la mort est possible. On ressuscite ce que je vais affectueusement appeler le « Kryptonian ex-Machina ». Il n’a suffi que de ça, cette simple petite décision, un choix des plus banales pour me sortir du film. Lamentable twist symptomatique de ce mal qui ronge le cinéma super héroïque grand public de ces dernières années. On efface tout. Et on recommence comme si rien n’était arrivé.
Et je m’arrête la, le reste n’a plus d’importance. Les gentils gagnent, les méchants prennent peur, ça fait des vannes, Batman est content. Bref le problème est résolu de la manière la plus conne qui soit sans la moindre prise de risque et sans aucune créativité.
J’avais une lueur d’espoir que DC garde de la personnalité, des idées, un univers mature.
Mais non.
Faites ce que vous voulez, vos films ne m’intéressent plus.
Adieu Watchmen, adieu The Dark Knight. Rest in Piece BvS. Il est venu le temps d’un standard de film de super-héros que je ne comprends pas et que je ne reconnais pas.