À 22 ans, notre jeune youtubeur philosophe propose à ses fans de sortir de leur grotte numérique, c'est beau. Ouvrir la fenêtre, pour de nouveaux horizons, c'est bien. Non pas pour surmonter l'Everest, comme lui, mais pour gravir leur propre montagne, celle du réel.
Inoxtag, de son vrai nom Inès Benazzouz, est un mec dynamique, et ses millions d'abonnés. Qui ne semble pas vraiment en harmonie avec la nature. Un égocentrique qui prône la déconnexion, ce qui soulève quelques questions.
L'aventurier d'un jour et sa commercialisation d'une ascension décide de nous montrer l'Everest et son tourisme massif. Tous ces déchets qui menacent la faune locale, sans oublier ce sherpa, dans sa silhouette anonyme, qui passe inaperçu dans le récit. Et qui regarde ce gosse et ces caméras, venus tenter l'exploit : gravir ce géant de pierre. À des années-lumière de sa vie, et de son univers, qui tisse ses pas sur ceux de ces nouveaux voyageurs, en quête d'évasion et de reconnexion à l'essentiel, afin de faire vivre sa famille.
Dans ce blanc, pur et détaché, loin de l'éclat de son propre reflet, où seule l'humilité aurait permis de donner un peu de sens à tout ce documentaire, qui en manque cruellement.
Alors oui, de belles images, sponsorisées par de grandes marques. Une logistique de pro, accompagnée des meilleurs, suivie d'un an de préparation.
Toute une histoire bien réalisée de surcroît, pour captiver son spectateur. Avec une conscience écologique, que malheureusement je n'ai pas trouvée. Mais bon, en prime, j'ai trouvé un beau spectacle médiatique et des likes pour son défi.
Ainsi, comment croire ce youtubeur philosophe en quête de sens ? Saturé par un monde d'images et de ce n'importe quoi, pour faire parler de lui. Son envie de transmettre une émotion partagée, à travers ce magnifique cadre, abîmé chaque jour un peu plus, réduit à une attraction de supermarché filtré par l'écran. Au fond, pourquoi pas ce travail d'information ? Mais alors, qui croire ? Le youtubeur, ou bien ce philosophe d'un soir ?
Aucun des deux. Ce fut un bel exploit visuel, qui exigeait authenticité et réflexion intérieure afin d'être à la hauteur, que, personnellement, je n'ai jamais ressentie.
Même si le défi physique est là, l'exploit mental aussi, ça reste un divertissement pas vraiment convaincant. Visant à renforcer d'une autre manière, son image de marque, qu'il semble avoir réussi à faire auprès de son public. Bien joué.
Kaizen, ce rêveur audacieux en herbe, et son challenge un peu fou a semblé au départ intéressant. Ce jeune paladin et son apprentissage grandiose, dans ce nouveau jeu éphémère, sans cœur ni profondeur, tentent de capturer l'essence d'un parcours de transformation personnelle. Comme ces vidéos qui ont fait son succès, gagné des millions, et qui donnent un goût de faux secret, à tous ce projet.