Avec Kaizen - Un an pour gravir l’Everest, Basile Monnot suit l’ascension d’Inoxtag, une figure bien connue des réseaux sociaux, dans une quête aussi physique que médiatique. Si la sincérité de la démarche originelle d’Inoxtag est perceptible, le résultat laisse un sentiment très mitigé.
Visuellement, le film met en avant des paysages à couper le souffle, mais la photographie typique de l'esthétique "YouTube" écrase leur majesté naturelle. Ce choix rend les images parfois artificielles, un paradoxe pour un projet censé célébrer la nature brute. Sur le plan narratif, la première partie du film souffre d’un rythme frénétique, alignant des séquences dignes de résumés TikTok, avec une musique oppressante et une succession de plans qui laissent peu de place à l’immersion.
Le film tente d’apporter une dimension morale et émotionnelle, mais l’insistance sur le pathos – avec parfois des larmes peu convaincantes – finit par nuire à la sincérité perçue. Les placements de produits, omniprésents et maladroits, renforcent cette impression d’artificialité. Pire encore, j'ai trouvé l’approche des sherpas maladroitement colonialiste, avec une relation assez malaisante, quasi paternaliste des européens, rendant le projet antithétique à son intention initiale de dépassement personnel.
Malgré une bonne volonté de départ et des paysages époustouflants, le film s’enlise dans une mise en scène tape-à-l’œil et une narration hors sol. Kaizen - Un an pour gravir l’Everest illustre bien les limites d’un projet où l’image d’une quête sincère est sacrifiée sur l’autel du sensationnalisme.