Fantasy galvaudée ? pas tout à fait

Il faut rétablir la vérité et réhabiliter un peu ce film. Red Sonja est un personnage de Robert Howard qui côtoie Conan dans le même univers sauvage et primitif d'heroic fantasy, il a même fait l'objet d'une série de comics au joli succès. Ce film fut donc comparé à Conan, expliquant sans doute son insuccès ; pourtant cet échec fut injuste dans la mesure où sa seule prétention est d'être sans prétention. Conçu initialement pour n'être qu'une apparition épisodique servant de faire-valoir à la rousse guerrière Sonja (par amitié pour Dino de Laurentiis qui avait produit les 2 Conan), le rôle de Kalidor joué par Schwarzy a finalement pris plus d'ampleur, et le film fut distribué en Europe en valorisant le nom de ce personnage parce que celui de Sonja y était inconnu (aux Etats-Unis, elle est beaucoup plus célèbre). D'où la méprise du public et le rejet du film. Il est vrai que cette aventure un peu naïve n'atteint pas le souffle puissant de Conan le barbare, mais la présence de Schwarzy qui tire son épingle du jeu (et qui retrouve Sandahl Bergman), l'attrayante musique de Morricone, la réalisation du chevronné Richard Fleischer (qui venait de réaliser Conan le destructeur), et quelques décors baroques de Danilo Donati (quoiqu'un peu carton-pâte par endroits) incitent à la mansuétude, et le film reste distrayant si on n'est pas trop regardant, en tout cas moi je l'aime bien.