Ce film pourrait faire partie d'une liste intitulée "Tant pis, j'assume". J'assume d'avoir aimé ce qui pourrait vite passer pour un film pour adolescentes, avec son historiette comique, sa mini-yankee mythomane (jouée par Anna Tsuchiya, qui sera l'héroïne de "Sakuran") et sa mignonne poupée en dentelles (Kyoko Fukada), le tout nappé de sauce bien sucrée.
Mais l'histoire d'amitié sonne bien, peut-être à défaut de sonner juste. Et elle donne, non le courage, mais l'envie d'assumer. Assumer d'aimer le rose bonbon, Mozart, d'escroquer son père pour s'offrir des fringues hissées au rang de philosophie, et puis d'aimer le rock, les motos, donner des coups de boule aux gens. Les personnages ne sont finalement pas si contrastés (la poupée montre parfois une insensibilité dérangeante, et la yankee une fragilité de petite fille). Leur rôle paraît grossier, mais il y a plusieurs masques dessous.
Ce film est dans mon top 10 pour ça. Et puis aussi pour le travail esthétique, la poésie qui rejoint vite un humour bien peu subtil (p.e. dans la satire des ploucs japonais), et surtout l'euphorie des rires de la fin, coupés en plein vol, bien au-dessus de la vitesse autorisée sur une petite route de campagne.
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