Kamikaze Girls par Bamboo
Momoko vit à Shimotsuma, petite ville perdue dans la campagne et parmi les vaches, entre un père ex-yakusa-tendance-looser et une grand-mère un peu spéciale (...du genre : sagesse inspirée par Maître Yoda). Momoko, jeune lycéenne est avant tout une Sweet Lolita girl. La Lolita nippone s'habille de robes à froufrous, de petits nœuds ou de capelines bordées de dentelle. Elle rêve de choses précieuses et délicates, d'une époque très rococo où elle se promènerait dans un jardin à la française et tomberait en pâmoison...
Ichigo vit à Shimotsuma, petite ville perdue au milieu des champs et des terrains vagues. Ichigo, jeune lycéenne est une Yanki girl : longue veste militaire, cheveux méchés, une Yanki made in Japan qui roule en scooter débridé. Avec sa bande elle défile sur sa machine, klaxonnant à tout va et effrayant le quidam. Pour Ichigo, son clan, c'est les Ponytails.
Les montagnes ne se rencontrent jamais ? Pourtant le hasard fera croiser ces deux jeunes filles, de mésaventures en amies improbables.
Adaptation d'un célèbre roman de Novala Takemoto, Kamikaze girls est réalisé par Tetsuya Nakashima, un spécialiste du film live (des être humains servent l'imaginaire manga). Après son succès au Japon, le film a d'ailleurs donné naissance à un manga papier. Une démarche plutôt originale, roman, film et manga se succèdent.
D'une fable pour teenager, on se surprend à apprécier cette comédie acidulée dans laquelle brille le tandem des fausses jumelles. Des couleurs tout droit sorties d'une palette Haribo, des tenues hallucinantes, une surenchère de folie, un humour tantôt facile (pouet pouet, le scato – certes léger – revient souvent dans le cinéma asiatique) tantôt décalé, font les hauts et bas de cette production. Mais à y regarder de plus près, on décèle cette note douce amère récurrente dans les œuvres nippones. Momoko est au fond une adolescente solitaire abandonnée par sa mère, livrée à elle-même, prédisposée à une lucidité d'adulte, si bien qu'elle ne cesse de s'accrocher à son monde rose candy. La solitude de Ichigo est tout aussi perceptible. Seule confrontée à la dure période de l'âge ingrat, tête de turc de ses camarades, elle trouve sa voie en intégrant une bande.
Ce film est parsemé d'une charmante morale et des bons sentiments habituels. L'amitié est essentielle et les apparences quelquefois trompeuses, comme dans tous les contes, Les contes de Shimotsuma selon l'auteur.
On peut trouver des tas de raisons d'aller voir ce film : parce qu'on est amateur d'univers manga, parce qu'on est fan des deux délicieuses actrices, parce qu'on est passionné par la mode tokyoïte. Parce que, parce que... Parce qu'on aime bien tout bêtement, non ?
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