Quelques semaines après « The Deep House » qui a eu les honneurs de la salle, Alexandre Bustillo et Julien Maury sortent en VOD « Kandisha », film tourné avant le précédent mais resté dans les placards pour cause de pandémie mondiale.
Basé sur le personnage d'Aïcha Kandisha, sorte de Dame Blanche marocaine vengeresse, le film décentre son propos en le situant en banlieue parisienne et non au Maroc. Suivant trois adolescentes graffeuses, le duo de réalisateurs s'attelle dans un premier temps à explorer l'espace géographique et la vie quotidienne du lieu. C'est par cette exploration des lieux que ressurgira la légende d'Aïcha Kandisha. D'abord prise comme une blague par nos trois héroïnes, l'entité démoniaque se matérialise suite à l'appel d'Amélie agressée par son ex-petit ami.
Étonnamment, alors que la partie dramatique n'est habituellement pas le fort de notre duo, celle-ci se montre très convaincante, en tout cas bien plus que les trois premiers meurtres de notre boogeywoman qui accusent le manque de budget (le feu numérique notamment...).
Bien heureusement, le film se rattrape en proposant d'autres mises à mort très organiques, concoctées par Olivier Afonso, aux effets pratiques très réussis ainsi qu'une séance d'exorcisme par un imam très intense et très certainement inédite dans le cinéma français. La plus grande réussite du film réside cependant dans son monstre, qui au-delà de la rareté des boogeywomen, affiche un design remarquable.
Leur plus grande réussite depuis « A l'intérieur ».