Dans un petit village d'un Empire japonais à l'agonie, un curieux médecin court d'une maison à l'autre, l'air à la fois grave et léger ; chez Imamura, les choses les plus singulières sont souvent l'expression d'une grande humanité - c'était le cas dans "L'anguille". Cette humanité est ici portée par le fameux docteur, véritable figure d'intégrité et de bon sens. À travers le comique et l'absurde de certaines situation, c'est tout l'air de l'époque qui est intelligemment et puissamment retranscrit - l'air d'un Japon anéanti et toujours plus enfoncé par ses militaires fanatiques.
Véritable œuvre réaliste (teintée aussi bien de sordide que d'absurde), "Docteur Akagi" fait voir à sa façon ce qu'est la liberté d'esprit. C'est la liberté de s'engager, de combattre la bêtise - quand bien même cette dernière serait la plus forte ; la liberté d'utiliser son esprit de l'une des plus belles façons qui soient.
Ce qui rend le film d'autant plus beau.