"Vivre ignoré du monde sans en prendre ombrage, n'est-ce pas le propre du gentilhomme?" (Confucius)
Le docteur Akagi est, à sa manière, un rebelle. Dans une société devenue folle--celle du Japon militariste et fanatisé de la Deuxième Guerre mondiale--il fait partie des rares restés sains d'esprit. Sa cause à lui, ce n'est pas un conflit suicidaire, c'est soigner les gens, et en particulier, enrayer l'épidémie d'hépatite qui se répand dans sa petite ville.
Il peut, dans sa quête, compter sur le soutien d'autres marginaux: un chirurgien héroïnomane, un moine bouddhiste plus porté sur les plaisirs de la chère (et de la chair) que sur la méditation, un prisonnier occidental évadé, la patronne de la maison des plaisirs locale, et une jeune prostituée qui ne demanderait rien de mieux que de lui offrir un peu de réconfort. Cette bande de bras cassés, nous dit Imamura, est bien plus héroïque que les ganaches en uniforme qui mènent le pays à sa perte. Ils suivent leur propre voie et ne prennent pas ombrage d'être ignorés du monde.