Ce film a été très vertement critiqué (en particulier par Rivette dans un texte resté fameux) à cause de certains effets de caméra. Depuis, on a vu pire (ou tout aussi contestable du moins), comme le long plan sur l'agonie d' un pendu dans le récent Le rapport Auschwitz .
Passons. A mon avis, le problème dans le film vient plutôt du côté romanesque parfois un peu trop prononcé (ce sont les producteurs qui auraient imposé une intrigue sentimentale, entre autres) qui introduit un certain nombre d'invraisemblances, et peut fausser l'idée auprès des non connaisseurs, ce qui a été dit au moment de la sortie (ou peu après) par des anciennes de Ravensbrück.
Si on passe sur ces écueils, le film reste tout à fait regardable. Ce n'est pas une oeuvre qui recherche le scandale comme Portier de nuit. Il peut même servir de base pour un débat sur la représentation des camps, tout n'est pas à jeter dans ce film.
Difficile de porter un jugement précis sur l'interprétation, car c'est une production italienne à casting international (tournée en Yougoslavie, ce qui n'était pas raririssime à l'époque, quelque soit le thème et le style du film).
NB Au début du film; l'héroïne prend une leçon de musique (la scène se passe chez son professeur, et ne peut donc donner aucune indication sur son cadre de vie en famille). Elle joue du clavecin, ce qui n'est pas banal, et m'a fait penser à la claveciniste tchèque Zuzana Ruzickova (1927-2017) qui passa 4 ans dans le ghetto de Terezin/Theresienstadt. Coïncidence, certainement , les deux destinées n'étant pas comparables.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Zuzana_R%C5%AF%C5%BEi%C4%8Dkov%C3%A1
Le morceau qu'on entend dans cette scène est une composition originale à la manière d'un morceau de Bach (Bach, c'est moi qui le dis, le reste vient de renseignements sur la BO du film). Le son, qui n'est certes pas surpuissant, n'a à mon avis rien d'aigrelet . Ca n'a rien d'aigre ou d'acidulé (suivant la définition Larousse). Légèrement métallique, peut-être pour les oreilles non habituées, ou non amatrices. Mais pas aigre.