Le peu de développement apporté au personnage par le premier volet de la trilogie disparaît totalement dans le second épisode. D'entrée de jeu, Oyama devient le gros bras d'un Yakusa (!) et perd le gramme de moralité que le personnage semblait détenir. Dans le cadre d'un film comme The Streetfighter, pourquoi pas, mais en tant qu'adaptation de la vie d'un maître d'arts martiaux (aussi bourrin soit il), ça la fout un peu mal... Heureusement (sic), Yamaguchi est constant dans son inconstance et fait évoluer le personnage systématiquement du coq à l'âne (Yakusa un jour, pécheur ami des enfants un autre...), sans de véritable lien entre les aventures qui justifieraient ces changements drastiques de personnalité. En cela, on peut dire que ce Karate Bearfighter est le volume qui se rapproche le plus de son format mangaesque... Le réalisateur essaie pourtant de lier les différentes historiettes de son récit par un fil directeur mais, copié tout droit du premier film (une école de Karaté jalouse qui cherche régulièrement des noises à Oyama), il apparaît bien trop artificiel. Placé là uniquement pour qu'Oyama ait des "méchants" à massacrer.

Sans histoire cohérente et avec un personnage à la personnalité fluctuante, que reste t-il à Karate Bearfighter d'intéressant ? Certainement ses petits débordements bis comme ce fameux combat contre un ours. Les connaisseurs se rappelleront peut être d'un cultissime affrontement entre (le faux) Bruce Lee et un lion dans Game of Death 2. Karate Bearfighter, c'est un peu la même chose mais étiré sur plusieurs minutes ! Traité super sérieusement, on peut difficilement se retenir de sourire face à cet étrange combat entre un Chiba concentré et un pauvre comédien costumé censé incarner le puissant animal.
Le reste des combats est heureusement d'un tout autre niveau. Chiba est en grande forme et ses assauts encore plus exigeants physiquement. Le style des chorégraphies et de la réalisation demeure en droite ligne de Karate Bullfighter, fidèle à l'approche directe du Karaté, le tout enrobé d'effets seventies.
Pour une fois, l'ultime adversaire d'Oyama est traité avec un certain respect. Les moments où il intervient sont visuellement et scénaristiquement parmi les meilleurs du film. Regrettable cependant que son combat avec Oyama soit expédié aussi rapidement... Mais pouvait on espérer autre chose avec Yamaguchi aux commandes ?
Palplathune
4
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Sonny Chiba, Top 10 Japon, Liste statistique : Années 1970 à 1979 et Les meilleurs films de 1975

Créée

le 11 janv. 2011

Critique lue 357 fois

1 j'aime

Palplathune

Écrit par

Critique lue 357 fois

1

D'autres avis sur Karate Bear Fighter

Karate Bear Fighter
Boubakar
6

Petit (gros) ours

Après les évènements du premier film, Mas Oayama est devenu un homme de main de la pègre mais après un évènement dramatique, il se ressaisit, et décide de prodiguer à nouveau son art martial, jusqu'à...

le 14 juil. 2024

2 j'aime

Karate Bear Fighter
Palplathune
4

La prise de l'ours

Le peu de développement apporté au personnage par le premier volet de la trilogie disparaît totalement dans le second épisode. D'entrée de jeu, Oyama devient le gros bras d'un Yakusa (!) et perd le...

le 11 janv. 2011

1 j'aime

Karate Bear Fighter
Pascoul_Relléguic
6

Critique de Karate Bear Fighter par Pascoul Relléguic

Voici donc la suite de Karate Bullfighter, Sonny Chiba reprenant son rôle de Masutatsu Oyama, le fondateur du kyokushin karate. Et le scénariste ne s'est pas trop foulé, nous resservant les...

le 23 août 2020

Du même critique

Dune
Palplathune
8

Dune vision à l'autre

Minute introspective : J'ai découvert Dune (le film) ado. Étant sevré aux Star Wars, j'espérais voir un spectacle du même acabit. Évidemment, avec de telles attentes, le visionnage ne fut pas une...

le 18 avr. 2012

99 j'aime

14

Inferno
Palplathune
9

L'enfer du miroir

Dario Argento qualifie lui même Inferno de son film le plus pur. On ne peut que lui donner raison au vu du métrage, un véritable cauchemar éveillé, l'impression sur pellicule des obsessions les plus...

le 3 déc. 2010

58 j'aime

8