On ne va pas se mentir : "Kate" ne fait franchement pas dans l'originalité. Depuis le succès surprise de "John Wick", tout le monde tente de monter à l'écran son tueur increvable et charismatique, dans un univers esthétisé. Les variantes féminines ont même pullulé, depuis le réussi "Atomic Blonde".
Même l'intrigue sent ici le déjà vu : une tueuse empoisonnée a quelques heures pour retrouver les coupables avant sa mort inéluctable, et se lance dans une fuite en avant. Une version portnawak de ce postulat avait déjà vue le jour en 2006 avec Jason Statham. Quant au passé de l'héroïne (orpheline élevée par son mentor), il faut furieusement penser à "Nikita", avec des similitudes heureusement très effleurées (le flashback du restaurant).
Mais alors, "Kate" a-t-il le moindre intérêt ? Et bien contre toute attente... oui ! Certes, l'ensemble est relativement prévisible. Certes, les personnages sont avant tout fonctionnels avec un Woody Harrelson sous-employé. Certes, quelques scènes en CGI piquent les yeux (la poursuite en voiture, pourquoi ?).
Néanmoins, "Kate" est correctement filmé. Si les scènes d'action ne cassent pas des briques (et font souvent penser à du sous-John Wick), elles sont lisibles et tout à fait convenables. Mais surtout, le film s'appuie sur une Mary Elizabeth Winstead qui s'est complètement donné à fond physiquement pour le rôle, et cela se voit à l'écran. Il semble d'ailleurs que depuis quelques années, l'actrice se fasse de plus en plus rare au cinéma, tout en s'orientant clairement vers l'action.
Enfin, l'ambiance tokyoïte est plutôt bien exploitée. Néons flashy et environnement japanisant, univers yakusa... Sans doute beaucoup de clichés vus du Japon, mais tout cet univers visuel permet à "Kate" de se détacher (un peu) de la concurrence.