Je ne connaissais absolument pas ce film, avant que je ne tombe sur une liste, fomentée par des gens surement très cultivés, mais qui se présentait tout de même comme la liste des films que les enfants de moins de 14 ans doivent voir pour bien commencer une appréciation multiple du cinéma. Rien que ça. Qu'à cela ne tienne, je me suis mis en tête de voir tout ou parti des films présents sur cette liste.

Voici donc le premier: Kes. Film de Ken Loach qui m'était encore inconnu (le film, pas le réalisateur). Après le visionnage, je me trouvais circonspect, car aucun mot ne me venait pour poser du vocabulaire sur mon état d'esprit. Ce film ne raconte finalement rien d'exceptionnel de prime abord: l'histoire d'un jeune garçon, fils d'une mère célibataire (ou divorcée ou veuve, je ne sais plus trop). Bref, il vit entre sa mère et son frère, bien plus grand que lui et qui le martyrise bien comme il faut.

Le film s'ancre dans son époque (sorti en 1969) et dans son milieu social (la classe ouvrière pauvre). Le pauvre gamin n'a pas d'avenir, ou ne s'en voit aucun. Refusant de suivre les traces de son frère (qui bosse à la mine), il ne sait pourtant pas vers quoi se diriger. Tête en l'air, dans son univers, il est inattentif au monde qui l'entoure et traine derrière lui quelques casseroles. Et pourtant, il va se trouver une passion dans laquelle il va se dévouer corps et âme.

C'est un film sur le quotidien d'un enfant, sur ce qu'est d'être enfant, de vivre au jour le jour, de ne se soucier de rien, de faire ce qui te plait. C'est un film d'un enfant qui se confronte aux adultes, qui veulent le forcer à grandir. Sauf qu'il n'a pas envie. C'est sec, mais c'est beau.

Je n'arrive toujours pas à comprendre comment j'ai tenu jusqu'au bout. Je n'ai rien à raconter de plus, le film se termine de façon presque brutale. Et pourtant, il m'a emporté. Il y a, sur certains films, des sentiments inexplicables qui se produisent. Ce n'est pas un film que je retiendrai longtemps après l'avoir vu, mais il m'a emporté. Il parlera surement aux gamins d'aujourd'hui, malgré la différence d'époque, malgré le décalage social. Car un enfant, où qu'il soit et quel qu'il soit, il reste un enfant.
Yellocrock
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le 16 févr. 2015

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