Retour aux fondamentaux américains

Le bijou Kick-Ass ayant changé de mains, le niveau est nettement inférieur, comme je m'y attendais. Le scénario est un peu bâclé, au point que les personnages encombrants ou inutiles (Katy Doma, la copine du héros) sont très vite balayées de façon grotesque. L'humour, aussi déjanté, en appelle de façon erratique et ostentatoire aux bons vieux fondamentaux pipi-caca-sexe, au point de friser la vulgarité inutilement lourde; je pense notamment aux petites scènes scatos, dignes d'un Scary Movie en manque d'inspiration.. La violence, également présente chez Vaugn, est toutefois beaucoup moins esthétisée, et prête un peu souvent au gore un peu trashouille et poussif. En somme le film est une sorte de copie, mais décuple la violence et l'humour, utilisés à outrance et dénaturant le propos initial de Vaugn (car il en a oublié la visée esthétique). Restent les acteurs, tous très bons, voire excellents (Jim Carrey, ou Cloe Moretz, et même, contre toute attente, Christopher Mintz-Plasse qui revêt le costume SM de feu sa mère en guise d'accoutrement de "méchant"). Du côté des "gros" méchants, la palme revient à Mother Russia, plus pour son talent de boucher que pour sa beauté. Mais ce qui en fait néanmoins une très bonne suite, à défaut d'égaler l'opus précédent, Kick-Ass 2 nous offre deux ou trois scènes vraiment spectaculaires, et une bande son tout aussi exceptionnelle que le 1er. On oubliera donc les scènes inutiles et on regardera le film en toute connaissance de cause.