Chez Almodovar, tout est fou, tout est trop, tout part par là, et là, et là aussi! C'est coloré, c'est n'importe quoi, Victoria Abril a une caméra sur la tête et des lumières de phare sur les seins (pratique pour demander des caresses à l'endroit voulu même si carrément pas sexy...), Rossi de Palma est une lesbienne "authentique" qui a de gros problèmes familiaux, l'écrivain américain est un séducteur antipathique, et son fils un photographe qui pousse la déformation professionnelle jusqu'à ses extrémités...
Si j'avais lu le scénario, ou son pitch, je n'y aurais pas cru. Aucun personnage n'a une histoire simple, mais les accumulations rocambolesques sont coutumières chez Almodovar, et c'est ce qui fait le charme de la plupart de ses films.
Kika, c'est comme ça que je l'aime le Pedro, quand il ne se prend pas la tête, qu'il ne veut pas nous plonger dans un univers qui serait sur-signifiant, mais qu'on évolue dans une bande dessinée cinématographique complètement barrée ( je me répète non?).
Je trouve le personnage de Kika très poétique, cette jeune femme pleine de naïveté, de fraicheur, qui ne se laisse pas abattre, qui ferait penser à une enfant lâchée dans un monde de requins. Elle est touchante et drôle, un peu hystérique, très bavarde, très femme aussi qui ne crache pas sur son plaisir et veut en donner tellement.
J'aime aussi le côté très ibère, rappelant Dali entre autres, des costumes de Victoria Abril (par Jean Paul Gaultier pourtant) des décors, tout ça est très chaleureux et en ce moment moi j'ai besoin de chaleur, de rire, et de n'importe quoi. Merci Pedro!