Final cut.
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Autant le 1er volume Kill Bill était un enchaînement de scènes d'actions brillantes, quoi qu'un peu trop vidéo clips, qui nous en mettait plein la vue, autant ce 2nd volume privilégie l'histoire de Beatrix Kiddo dès le commencement, en nous exposant plus clairement les raisons de sa vengeance impitoyable et ce qui la lie à Bill.
Sans mettre de côté l'action, revenant à une esthétique moins froide que dans le 1er volume, mais toujours entre BD et hommages cinématographiques, l'identification avec Kiddo devient plus évidente que dans le 1er volume, du moins lorsqu'on est une femme. Et plus évidente aussi que dans La mariée était en noir de Truffaut, dont on ne peut que constater la filiation, où l'objet de la vengeance (le mari) est devenu obsolète. Avoir mis au centre de l'histoire celle d'une tueuse fragilisée par sa grossesse est vraiment bien vu. Bien que, quand on y pense, la vengeance a quelque chose de petit, d'égoïste, de pas très "noble". Mais pas ici. Sa vengeance est grandiose, et légitime. Elle ne s'en prend qu'à d'autres tueurs (ouf la noblesse est sauve !) qui lui refusent le droit de donner la vie parce que son métier est justement de l'ôter. On est chez Tarantino, et il est bien entendu que, même si cette histoire de femme forte qui refuse de se laisser dicter par son entourage ce qu'elle doit vivre ressemble à l'histoire de beaucoup de femmes d'aujourd'hui, on ne fera jamais le quart de la moitié du tiers de ce dont il nous la montre capable. Mais ça fait du bien !
Comme dans Boulevard de la mort, les filles libres et sexy
tuent leur prédateur
, comme dans Inglorious Basterds, la juive
tue Hilter
, comme dans Django Unchained, l'ancien esclave
tue les esclavagistes
, de même celui (ou celle) qui touche une femme enceinte passe aussi un sale quart d'heure. Normal.
Tarantino montre ici pour la première fois, avec Kill Bill, qu'il a envie de voir les groupes de personnes mises sous domination au cours des siècles passés se venger, et qu'il est désormais acceptable pour le groupe dominant que ces groupes rejettent cette domination inique. Tarantino filme le basculement des êtres dans une autre ère, un historien à sa manière.
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Créée
le 4 sept. 2015
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