On a ce qu'on cherche avec Killer Joe : c'est du southern gothic de très bon aloi. On remarque tout de suite les talents d'esthète à la Tarantino, les petits détails qui tuent, l'élégance du film est à l'image de Killer Joe : un tueur poli et bien sapé. Par contre, pas de références à foison : le film vit pour lui-même, instille une ambiance particulière grâce au travail des personnages, qui sont d'un naturel désarmant. Un réalisme des scènes de cul et de violence, mais c'est aussi ici montré pour ce que c'est, sans surenchère dans le voyeurisme sexuel ou la violence gratuite. Même si de la nana à poil ou de l'ultraviolence il y en a. Mais ce n'est pas beauf, rance ou même sadique, c'est simplement le portrait de personnages qui sont ce qu'ils sont, c'est-à-dire des opportunistes individualistes quasi-analphabètes charmants. Et selon la bonne logique redneck, on apprécie le déroulement, logique, d'un histoire qui réserve quand même son lot de surprises. Mais, c'est clair, ce n'est pas une belle histoire à vous donner envie de faire du tourisme dans le coin.