L'absence de narration, ou son aspect dérisoire, renforce le regard documentaire sur le quotidien au ghetto, comme le vécu conjugal malmené par la réalité. Découpage offrant régulièrement des ruptures sèches assez elliptiques, ménageant des associations brutales mêlées de poésie réaliste (couple qui s'enlace tendrement sans parvenir à aller plus loin, suivi du défilé sanguinolent des moutons tout juste égorgés sur "This bitter Earth" chanté par Dinah Washington !). Cadrage souvent proche des visages lors des scènes dialoguées, un humanisme qui s'exprime aussi par la durée prolongée des plans accordée aux instants de solitude (compagne à la fenêtre, se maquillant...). Le film marque davantage par son style spontané, rèche, presque amateur, que par la qualité du message social un peu violemment appuyé.
6,5/10