L'or noir et le désastre humain autour de sa convoitise

Avec sa durée qui sort des clous, j'avais loupé le dernier film en date de Martin Scorsese au cinéma parce que je ne trouvais pas d'horaire qui me convenait.


Il était important pour moi de réparer cet affront en rattrapant le film et j'ai adoré l'ambiance du film qui rend cette histoire très prenante et dans une temporalité un peu à part.


Ce que je veux dire par là c'est que comme il s'agit d'un film de 3h30, on a plus le même rapport au temps. Scorsese travaille les différents personnages et son récit sur la durée, toujours bien aidé par le travail formidable au montage de Thelma Schoonmaker.


Le cinéaste fait de nouveau en sorte, après The Irishman, que la mort soit omniprésente et rôde autour des protagonistes pendant un long moment, ce qui est plutôt angoissant. Les Osages se font décimer et je ne connaissais pas du tout cette histoire donc j'ai l'impression d'être transporté dans un autre monde où on assiste à un massacre sans tout à fait le voir. On voit les gens pleurer, les cadavres, tout ce truc qu'on a tendance à éviter un peu au cinéma parce que ça prend du temps à mettre en place de façon émouvante, et surtout ça vient rappeler au spectateur sa propre mortalité. Lily Gladstone qui campe le personnage de Molly est géniale et tout l'amour entre son personnage et celui d'Ernest, à savoir DiCaprio, est palpable tout le long du film. Je crois à cette relation, je crois à sa maladie à elle et toute la douleur qu'elle subit en voyant ses proches disparaitre.


Le personnage de DeNiro est aussi une grande réussite et lui va comme un gant. Impitoyable, dangereux mais avec une sympathie naturelle qui se dégage malgré tout de lui, c'est troublant mais pas très surprenant de la part d'un acteur qui a toujours su gérer parfaitement ce registre.


Le film est sans doute moins explosif que ce à quoi je m'attendais à partir de la bande-annonce qui a été matraquée au cinéma peu avant sa sortie, mais ça rend les moments de pure violence encore plus impactants et on ne sent pas de baisse de rythme par exemple. C'est passionnant de bout en bout.

GuillaumeL666
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le 1 mars 2024

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Guillaume L.

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