Killers of the Flower Moon c'est l'histoire d'une maladie, celle de la cupidité d'un peuple contaminé par l’appât du gain après la découverte sur leur terre de grandes quantités d'or noir. Aveuglés, ils n'ont pas pu voir venir les serpents tels que William Hale (Robert de Niro) qui ne reculeront devant rien pour s'accaparer leurs biens.
Durant ces 3h30, Martin Scorsese nous montre l'agonie d'un peuple malade, à l'image de la pauvre Molly (Lily Gladstone) cloué au lit, empoisonnée par les denrées de ceux qui lui ont amené sa fortune et lentement assassinée par son mari Ernest, (Leonardo DiCaprio) censé l'aimer et la protéger, mais trop lâche pour oser s'opposer à son oncle perfide.
À l'image de cette grande maison se réduisant d'heure en heure à une petite pièce, on sent l’étau se refermer autour du cou des Osage et la fièvre les envahir au fur et à mesure que le terrifiant William met en place son plan funeste. On en vient à redouter et à attendre chacune de ses interventions poussé par un mélange de crainte et de curiosité morbide face à tant de violence.
Cette violence est d'ailleurs habilement mise en scène par un Scorsese qui préférera ici les mots et les gestes au armes à feu et autres lames. Car même si celles-ci interviennent de nombreuses fois, elles ne seront rien face à la violence d'une piqûre empoisonnée donnée par un maris à sa femme, ou la trahison d'un amis envers son compagnon de beuverie.
Loin de se contenter d'atteindre les trio de personnages principaux, la maladie s'en prendra aussi à la terre qui sera défigurée par les machines servant à extraire le pétrole de ses entrailles. L'isolement de Molly se fait toujours plus ressentir au fur et à mesure que meurt son peuple, jusqu'à une scène magnifique où elle appairait, seule représentante des siens, isolée au milieu de la foule d'une garde.
Killers of the Flower Moon c'est l'histoire d'une maladie, mais aussi celle d'une guérison. Car après une nuit de fièvre brûlante vient le temps de la rémission, ici incarnée par des agents du FBI venus enquêter sur toutes ces morts. Ce sera l'occasion pour Ernest de nous démontrer toute sa malhonnêteté et sa veulerie dans un magnifique final qui permettra à Molly de prendre sa revanche sur ses bourreaux.