3h26, c'est la raison pour laquelle je ne suis pas allé voir ce film au cinéma lors de sa sortie en France. Quelle erreur !
Récemment rattrapé, je viens de me prendre une grande claque dans la figure. Parce que Killers of the Flower Moon, c'est plusieurs films en un : un drame, un récit historique, une histoire sombre de mafia et de criminels, une tragédie familiale, une histoire d'amour. Le tout dans un univers qui retrace avec brio l'Amérique des années 20. De Niro est magistral dans son rôle du grand sorcier qui manipule tout le monde par derrière mais montre une bonne image de lui en façade, protecteur et aidant le peuple Osage. Di Caprio est très bon aussi, il fait tout le temps la tronche mais je n'arrive toujours pas à savoir à la fin du film si je le condamne ou pas. Lily Gladstone campe un personnage énigmatique, sûre d'elle même et très émouvant. La musique est fabuleuse.
Bref, 3h26 peut être, mais 3h26 qui passent comme une lettre à la poste tant on a envie de savoir ce qu'il se passe après. Jusqu'où iront-ils par cupidité, par amour de l'argent, de l'oseille, de la thune, de la moulaga, bref, du fric ? Et finalement, cette durée est justifiée par le fait que Scorsese a plein de choses à nous raconter, pour planter son univers, ses décors, ses personnages, et surtout l'engrenage que l'on sent monter... vers le pire.
Killers of the Flower Moon, ce n'est pas qu'un très bon film historique : c'est un film qui revient, peut être, aux origines de tout ce qui fait notre société aujourd'hui, et qui pourrait tenir en trois mots : exploitation, pétrole, fric. Il y a 100 ans seulement.
Merci Martin Scorsese.