Avec cette nouvelle adaptation d'un comic-book, Matthew Vaughn dépoussière un genre pourtant codifié jusqu'à la moelle et signe avec Kingsman : Services Secrets sa propre version de James Bond : fun, violente et totalement décomplexée. Bourré de références aux oeuvres d'espionnage anglais des années 60 / 70 ( notamment les James Bond ), le film s'inscrit comme une relecture jouissive et irrévérencieuse des codes, clichés et figures attendues du genre...
Ne vous fiez donc pas aux manières des Kingsmen qui, quand vient l’heure de l’action, se muent en véritable machines à tuer. Avec option "torrents d’hémoglobine, corps coupés en deux et têtes qui explosent". Après avoir choqué les ligues de protection des enfants avec la Hit girl de Kick Ass, le réalisateur anglais ne s’est pas assagi... Nouvel exemple de son goût prononcé pour la violence fun et décomplexée : une scène de massacre dans une église ( qui pourrait faire rougir Tarantino !!! ) avec haches, armes à feu et crucifix. Personne n’en ressortira vivant...ou presque.
Si l’on s’amuse de la violence outrancière de Kingsman, c’est qu’elle est ici associée à un humour tout aussi déjanté. Outre quelques vannes en-dessous de la ceinture pour le jeune héros, la comédie est en grande partie assurée par le bad guy. Samuel L. Jackson est ici un businessman mégalo et stupide qui se fringue comme un rappeur bling et ringard et parle avec un cheveu sur la langue. Un personnage qui offre un contrepied parfait à celui, très classe, de Colin Firth...
Souvent surprenant dans ses partis pris et assumé dans son mauvais goût, KINGSMAN évite du coup nombre de facilités, détourne nos attentes, refuse de se plier à certaines règles du blockbuster contemporain et bouscule ainsi l’ordre établi avec insolence. Chapeau Mr Vaughn !!!