Christian Bale joue un mec qui est malheureux en mariage, vient d'être engagé pour un scénario qu'il n'a pas écrit et est persuadé d'avoir raté sa vie. Terrence Malick nous transporte en Californie entre Los Angeles et Las Vegas pour suivre cet homme déçu.


Terrence Malick est extrêmement fidèle à lui-même : des répétitions de plans très courts, des gros plans et des très gros plans sur le visage, le dos de ses acteurs, les mains qui se serrent et se séparent, à mesure que les personnages s'attirent s'aiment puis se séparent.

Et du Soleil en contre plongée (comme le faisait remarquer mon éclaireur Moizi toute les dix minutes et la plage en dessous, avec Christian Bale qui plonge en costard dans l'océan une prise sur deux. Et la nature.
Terrence Malick nous propose encore une fois une structure narrative un peu incertaine. un peu plus que the Tree of Life et un peu moins que A la Merveille. La temporalité des relations du héros n'est pas très claire, mais là n'est pas le principal.
Il y a beaucoup du Don Juan ici. C'est pour moi l'essentiel du film. Rick n'en a pas l'orgueil, et sans doute pas l'immoralité. Mais la question de la séduction est ici la principale, et surtout de l'insatisfaction. Rick multiplie les conquêtes, aborde les filles dans les vernissages, les regarde dans la rue. Il est comme le personnage de Molière amoureux de l'amour. Aucune femme ne semble l'intéresser durablement, c'est dans la conquête permanente qu'il cherche un sens à sa vie.


Le film ne propose pas le début d'une réflexion morale. Il s'agit ici de la question du sens des actions de Rick et de la plénitude. Le personnage travers les soirées débauchées de Vegas avec une insatisfaction évidente. La paisibilité de la nature, le roulis des vagues accentue le contraste avec la fébrilité forcée des boites de nuit où un néon bleue a remplacé le soleil.


Ici, pas de châtiment réalisé par une statue de pierre. La scène de la rencontre avec le prêtre donne une clé pour vivre la souffrance et la déception de Rick face à la vie. Cette souffrance permet une communion au reste des hommes et avec le reste du monde. Et je ne suis pas sur qu'il y ait une différence entre communion et Salut chez Malick.

Rien d'anodin alors que la partie "mort" , se finissant par cette rencontre soit celle se place juste avant la partie "Liberté", qui conclura le film.

Créée

le 10 janv. 2021

Critique lue 167 fois

2 j'aime

1 commentaire

Dr Wayن

Écrit par

Critique lue 167 fois

2
1

D'autres avis sur Knight of Cups

Knight of Cups
Velvetman
9

American Psycho

Knight of Cups raconte l’histoire d’un prince qui part à la recherche d’une perle. Malheureusement, sa jeune couronne vacille, son esprit se fissure et son identité disparait. C’est la dépression...

le 26 nov. 2015

111 j'aime

15

Knight of Cups
Sergent_Pepper
5

L’omnipotence d’être distant.

Il y a quelque chose d’étrangement paradoxal dans la posture de Malick : c’est un cinéaste qui se fait désormais omniprésent, et qui ne cesse pourtant de nous affirmer qu’il nous quitte. Qu’il...

le 29 mars 2016

77 j'aime

17

Knight of Cups
Antofisherb
4

Antofisherb in Deauville Vol 7 : Malick, heure de cassis

Avec ce Knight of Cups, il semblerait que Terrence Malick suive le même parcours que Paul Thomas Anderson depuis la dernière décennie. En effet, avec leurs respectifs deux ou trois derniers films...

le 12 sept. 2015

50 j'aime

13

Du même critique

Sous le soleil de Satan
Dr-Wayn
7

Plus noir que noir

C'est une évidence, c'est communément admis, le film de Pialat est une très bonne adaptation du roman de Bernanos, très fidèle à l'ambiance J'en conviens facilement, Et la première moitié du film...

le 9 déc. 2021

14 j'aime

2

L'Anomalie
Dr-Wayn
6

Fresque et miroir de notre temps

Que ferions nous face à nous même, que comprendrions nous de nous même si nous pouvions nous voir d'un œil extérieur ? C'est la question que posera Le Tellier dans son dernier roman qui a obtenu le...

le 20 mars 2021

11 j'aime

4

Breaking Bad
Dr-Wayn
7

Meilleure série de tous les temps ?

On me l'a dit et répétés avant que je me risque à Albuquerque, puis pendant mon visionnage des cinq saisons, je l'ai lu ici ou sur Allo-ciné : Breakin bad est la meilleur série de tout les temps...

le 14 oct. 2020

11 j'aime

2