M. Night Shyamalan. Grand réalisateur du cinéma fantastique de seconde zone pour certains, minable prolifique pour les autres, ce type un brin mégalo et son travail font débat depuis les années 2000. Personnellement j'ai découvert son cinéma avec Old sorti il y a deux ans déjà et que j'avais pas vraiment aimé. Je n'ai pas vu ces autres films exceptés Signes et Le Village que j'ai relativement appréciés
Et ce début d'année marque donc la sortie de son nouveau film, et c'est aussi ma première critique sur un film de 2023, youhou ! Fêtons ça avec quelques paragraphes !
Knock at the Cabin est donc un film catastrophe fantastique et psychologique sorti le premier février. C'est l'histoire d'Eric et Andrew, un couple qui passe des vacances dans un pitit chalet avec leur fille adoptive. Tout se passe bien jusqu'au jour où quatre inconnus débarquent pour leur annoncer un évènement qui n'est pas des moindres : la fin du monde est proche. La seule manière de stopper ça est que l'un des membres de la famille soit sacrifié par les deux autres. Commence ainsi un bien étrange huis-clos où la réalité devient flou.
Au moment où j'écris ces lignes, je suis assez partagé sur ce que je viens de voir. Je ne peux pas dire que j'ai passé un mauvais moment, au contraire, c'était même assez intéressant.
J'aime beaucoup les huis-clos (l'un de mes deux films préféré ever en est un d'ailleurs), ça permet de voir comment le narrateur créer de la tension et développe ses personnages. Dans le cas présent, la palette s'avère assez large : une famille soudée avec deux papas aux tempéraments bien différents et une petite fille maline ;et une armoire à glace, une infirmière, une cuisinière de tacos et un sosie de Ed Sheeran en tant que prophètes de la fin du monde.
Et c'est qu'il y a de bien avec ce film, c'est que contrairement à de la "home invasion" classique, les quatre "antagonistes" n'en sont pas vraiment. Ils ne sont pas directement agressifs avec la famille et leur demande juste de choisir. Et ainsi le choix et la paranoïa deviennent tout aussi affeux que de la torture mentale et psychologique. Entre scepticisme, fanatisme ou pure folie, il faut attendre la fin pour comprende ce qui se trame vraiment dans le pitit chalet.
Je veux éviter d'entrer dans les détails afin de ne pas spoiler, même si j'estime que si on lit une critique de film, c'est qu'on l'a déjà vu.
Enfin bref, si le concept de base s'avère assez intéressant et original, la manière de raconter l'histoire, elle, est traditionnelle. C'est pas traditionnel, c'est "Shyamalanesque" si vous pouvez me permettre l'expression.
Comme je l'ai dit au début, j'ai vu peu de films du réal, mais j'en ai vu assez (et j'en aussi beaucoup entendu parler) pour savoir que ces films suivent un certain paterne. Les flashbacks, l'horreur subtile qui est surtout psychologique avant d'être visuelle, et bien sûr, l'ingrédient magique : le dénouement en fin de film qui explique tout. L'essence du fusil de Tchekhov et du McGuffin réunis en une seule scène.
J'hyperbole un peu, mais au final ça devient un runnin' gag très criticable, surtout ici où tout est expliqué par la bouche de l'un des personnages qui a simplement eu un flash de lucidité. Alors oui, mais non...enfin, oui, d'accord mais bon...voilà...pour reprendre les mots d'un personnage fictif au long nez : "Ah non, c'est un peu court jeune homme !". Et pourtant si la manière d'amener le déroulement est bateau, si ce n'est même absurde, les explications, elles, n'ont rien de stupides et j'ai même un peu apprécié la fin.
Et à part ça, et bien c'est un huis-clos assez tiède. On sait d'avance comment tout ça va se finir même si on sait pas vraiment comment. Le souci de tout le délire apocalyptique c'est que c'est un dilemme de trop grande ampleur et qui est surtout assez mal expliqué dans le film. Sacrifier un membre de sa famille ou détruire toute l'humanité ? C'est certes une question sujette à débat mais on a vu plus tordu quand même.
Knock at the Cabin, du Shyamalan par Shyamalan. C'est tout ce que je peux dire pour conclure. Un film pas mauvais mais à qui il manque une certaine originalité et surtout un parfum de renouveau.
En tout cas on peut dormir sur nos deux oreilles, l'apocalypse n'a pas eu lieu.......excepté une fois, au chalet.