C’est avec un petit pincement au cœur dû au grand respect que je porte pour M. Night Shyamalan en tant que cinéaste, que je dois bien avouer que Knock at the cabin est une petite déception.
La bande annonce était pourtant fort intrigante et particulièrement anxiogène : elle ouvrait l’appétit. Les premiers retours US étaient également particulièrement positifs, pour ne pas dire dithyrambiques.
Que dire sans trop en dire. Une petite famille formée de deux hommes et d’une petite fille passent de merveilleuses vacances dans un chalet perdu au milieu des bois. Malheureusement pour eux, leur quiétude est dérangée par quatre sympathiques assaillants qui les contraignent à un choix impossible : sauver l’humanité de terribles cataclysmes en massacrant l’un des leurs, ou bien continuer à vivre, tous les trois, mais être responsable de l’Apocalypse.
C’est gros, mais pourquoi pas, ça pouvait passer. Après tout, Old était déjà centré sur un concept de dilatation du temps assez farfelu.
Ce qui pêche à mon sens dans Knock at the cabin, c’est la caractérisation des personnages. Les agresseurs se sont connus sur un forum et sont timidement dépeints au travers de leur métier respectif. On a l’enseignant qui sait parler aux enfants, l’infirmière qui soigne les bobos, …
Quant aux agressés, c’est au moyen de flashbacks que leur personnalité se dessine. Comme souvent, des flashbacks pas vraiment utiles, qui interrompent le récit et brisent le dispositif de huis-clos anxiogène, sur lequel repose pourtant toute la pression psychologique du film.
D’autant que ces flashbacks cherchent à créer, au forceps, un lien dont on se serait aisément passé entre le couple de victimes et l’un des agresseurs.
Night Shyamalan est pour moi l’un des rois du twist final. Ce n’est pas pour rien si son chef d’œuvre Sixième sens est classé numéro 3 du sondage en la matière sur SC. Ici, pourtant, c’est presque l’absence de twist qui en devient un : l’épilogue se rapproche et l’on ne peut s’empêcher de se demander ce que le cinéaste va pouvoir inventer… La fin laisse alors un petit goût amer d’inachevé.
Je ne m’étendrai pas sur la mise en scène qui, comme pour chacun des films du cinéaste, est particulièrement soignée. The Village est sans doute le film qui se rapproche le plus de la mise en scène de Knock at the cabin : une réalisation toujours basée sur des artifices très simples, mais faisant peser de plus en plus l’enfermement du lieu de l’action.
Enfin, la grande réussite du film est la part belle qu’il laisse à ses comédiens, notamment Dave Bautista (Les Gardiens de la Galaxie), dont la présence est impressionnante à l’écran, et dont le jeu oscille toujours sur un fil entre le touchant et l’effrayant.
Knock at the cabin est évidemment un film que je recommande, malgré un effet déceptif marqué. Sans doute avais-je de trop grosses attentes quant à ce nouveau thriller du maître Shyamalan.