Le postulat de départ de Knock at the Cabin est plutôt fort de café mais l'on a bien compris qu'il s'agit d'une parabole dont les influences bibliques sont assénées sans beaucoup de légèreté. Le message est pourtant clair : le monde court à sa perte si tous, autant que nous sommes, ne délaissons pas nos égoïsmes quotidiens pour le bien du collectif, en l'occurrence planétaire. C'est un peu d'incrédulité qui nous assaille d'emblée, la même que celle de la petite famille du film, devant le discours agressif de ces quatre piétons de l'apocalypse (ils seraient venus à cheval, le tableau aurait été complet). Bon, on ne plaisante pas avec la fin du monde, quand même, et il est tout à fait possible de se laisser au prendre au jeu de ce récit macabre de Shyamalan, nonobstant quelques flashbacks qui cassent l'ambiance et échouent vraiment à nous connecter avec le trio des gentils du film. L'angoisse n'est pas insoutenable car l'ampleur du désastre parallèle au huis-clos se déroule par écran interposé. Reste la question adressée par le cinéaste aux spectateurs : et vous, vous feriez quoi dans une situation pareille, hein ? Les admirateurs de Shyamalan seront peut-être déçus par ce dernier long-métrage, sans twist et plutôt intimiste, malgré son sujet. Les autres passeront un moment distrayant plutôt que bouleversant, disons, avec quelques motifs de futures discussions entre amis ou in petto pour les solitaires dotés d'une riche vie intérieure.