Il n'y a plus à dire ; depuis Glass M. Night Shyamalan est sur une pente glissante. Si Old avait réussi à me convaincre un minimum contrairement à beaucoup, ici la pilule est plus compliqué à avaler.
Knock a the cabin c'est un couple d'homme qui part s'isoler dans une maisonnette au bord d'un lac avec leur petite fille. Mais lorsque qu'un groupe d'individus viennent frapper à leur porte, armés comme il se doit et légèrement virulent pour la plupart, tout dérape. On leur impose alors l'impossible : sacrifier l'un d'eux afin d'éviter l'apocalypse ...
Très rapidement l'on se retrouve perdu, en effet nos supposés "méchants" ne le sont pas réellement puisqu'ils deviennent sympathiques voir attachants.
Ici on abandonne la plage de Old et on s'aventure dans une forêt. Le tout se passe pratiquement en huit-clos puisque l'on échappe uniquement à ce décor forestier le temps de quelques courts flash-back. Ces derniers ne sont d'ailleurs à mes yeux pas très utils puisqu'ils n'apportent rien à l'histoire.
L'on comprends que Shyamalan cherche à nous faire douter nous aussi des propos des 4 individus, qu'il joue sur l'hypnose des mots et de leurs images. Notre foi en sera-t-elle influencée ? Pourtant quelque chose ne fonctionne pas dans le scénario, je crois effectivement au discours de ces inconnus mais absolument pas à ce que le réalisateur essaye de nous dire. Je ne doute pas une seconde de leur annonce cataclysmique et là est le problème. Aies-je vraiment passé 1h40 à me douter même de qui se sacrifierait ? Il faut bien le croire ...
S'il y a bien une chose néanmoins qui fonctionne et qui parvient à maintenir le suspense dans cette histoire prévisible dès les 20 premières minutes, ce sont les plans et les mouvements de caméras. Depuis longtemps maintenant ce nouveau maître du suspense réussi à tenir en haleine ses spectateurs grâce à ses plot twist récurrents. Mais pas là, le film devient vite ennuyant puisqu'il remet sans cesse en place les mêmes schémas scenaristiques avec presque aucun rebondissement qui sont je le répète la marque de fabrique de Shyamalan !
Une partie de l'humanite a été jugée
Knock at the Cabin titille les croyances de chacuns et chacunes en nous parlant de l'avenir du monde tel que nous le connaissons. Je me souviens alors de The Box (avec notre jeune retraitée Cameron Diaz) ou le même type de choix s'offrait à nos personnages. Sauf que là la critique humaine était bien plus intéressante en 2009. Ici le scénario se veut d'une simplicité biblique
Et même si ce scénario est dénué de sens à bien des moments il y a des choses que j'aurai aimé comprendre en sortant de la salle :
Pourquoi cette famille et pas une autre ? Pourquoi l'un d'entre eux doit-il être sacrifié et pourquoi par les autres ? Pourquoi ces 4 individus sont-ils devenus les "Cavaliers de l'apocalypse" outre le fait qu'ils ressemblaient certaines caractéristiques ? (Des milliards d'humains sur Terre, ils n'étaient forcément pas les seuls à les arborer !) Pourquoi se suicident-ils successivement ? (Rien ne semblait les obliger à suivre leurs visions). Et qui était cette "silhouette" aperçut par Eric dans la lumière ?
Bref, beaucoup de questionnement à l'issu de cette projection mais surtout un sentiment d'inachevé. Après avoir mal achevé sa trilogie si pleine de promesses et s'être interrogé (de façon peu concluante mais intéressante) sur le vieillissement, Shyamalan se perd définitivement dans la forêt dans laquelle il nous a embarqué. Avec lui le fantastique se perd dans la réalité mais ce n'est pas pour faire des étincelles cette fois-ci. L'enjeu du film est simple (trop simple) faut il renoncer au bonheur pour survivre ? La question n'apporte rien pas même la "reponse" donnée.
Tout comme cette famille je me suis retrouvée prise en otage durant cette projection. On m'avait vendu le retour de M. Night Shyamalan, mais j'avais l'impression de me retrouver face à un premier film ...
Shyamalan se renferme lui même petit a petit dans une cabane au risque de ne plus pouvoir en sortir ...
FIN DE CINÉMA.