M. Night Shyamalan n’atteindra sans doute jamais de nouveau l’apogée de sa carrière, glorieuse période des années 2000. Pour autant, depuis quelques années, il continue de mener son chemin et de se reconstruire après une débâcle totale entre 2004 et 2014. Cela fait presque une dizaine d’années en effet que le réalisateur a renoué avec le succès, proposant des long métrages techniques et savoureux en forme de huis clos, qui bien plus que des films à concept, ont à coeur de raconter et montrer.
“Knock at the Cabin” suit cette logique, composant sur des performances d’acteurs (notamment Dave Bautista et Jonathan Groff) et une action restreinte sur un seul décor. En axant une grande partie de ses efforts sur une photographie épurée, un sens du cadre toujours précis et une histoire simple, Shyamalan s’assure d’un long métrage qui fonctionne. Le concept du film marche à merveille dans le sens où il répond à une logique de plus en plus isolationniste dans nos sociétés actuelles, tout en rappelant l’importance de la famille au sein de ces cellules.
Par ailleurs, de par sa nuance et son jeu avec l’extérieur du décor qui semble n'être qu’une vaste supercherie, “Knock at the Cabin” est comme une expérience de Milgram à grande échelle, mettant les nerfs et l’obéissance à l’épreuve sur des éléments qui paraissent atrocement factices et réels à la fois. C’est également par ce prisme que le film questionne subtilement la place que l’on a vis-à-vis des autres, et cela lors de flashbacks qui n’alourdissent jamais le récit. C’est une nouvelle fois un bon film qu’apporte M. Night Shyamalan dans sa filmographie.