Une jeune femme, dépressive et atteinte de diplopie (le fait de voir double), a du mal à s'occuper de son bébé, à tel point que l'assistance sociale va lui enlever. Ce qui la plonger peu à peu dans la folie.
Shinya Tsukamoto a spécialement écrit le film pour Cocco, qui est une chanteuse japonaise très connue de la fin des années 1990-début 2000, avec qui il avait déjà travaillé dans Vital. Alors que le film date de 2012, elle avait arrêté depuis longtemps sa carrière, et de ce que j'ai compris, Kotoko s'inspire de sa vie. Dans quel sens, je ne sais pas, mais c'est le portrait à la fois intriguant et dérangeant d'une femme qui perd peu à peu pied.
Cela se traduit par des expérimentations visuelles qui font penser au Tsukamoto de ses débuts avec une caméra qui bouge tout le temps, et le fait dédoubler parfois l'image pour montrer ce que le personnage subit, qui se manifeste par exemple par des déséquilibres ou des difficultés pour lire.
Pourtant, malgré tous ces attraits parfois séduisants, je dois dire que la sauce a eu parfois du mal à prendre, car c'est parfois confus, sans doute pour représenter l'état mental du personnage, et que cette dernière suscite un manque d'empathie. Notamment par son compagnon qu'on va voir à un moment donné et qui est joué par Tsukamoto lui-même, lequel n'est pas épargné. Il en résulte un film assez curieux, parfois abstrait, voire même poétique (avec une belle scène où Cocco danse sous la pluie ce qui ne peut faire penser qu'à Snake of June).