Tsukamoto livre un film atypique (pour qui est habitué à la furie de ses œuvres les plus connues): en suivant un personnage féminin tourmenté (interprété avec beaucoup de conviction par la chanteuse/actrice Coco), son cinéma gagne en sensibilité, en douceur (les échanges avec son fils au domicile de la sœur; les scènes "chantées" et la danse finale) et sort ainsi régulièrement de sa zone de confort .
Toutefois, le versant "punk" du réalisateur n'est jamais très loin : en épousant la pysché (très dérangée) de son héroïne, le film bascule régulièrement dans l'horreur. La forme (avec les effets caractéristiques de Tsukamoto : shaky cam, montage nerveux...) est alors en parfaite osmose avec le propos.
Malgré des longueurs et quelques moments complaisants, l'ensemble est plutôt attachant (à noter un beau personnage masculin joué par le réalisateur lui-même).
Film hybride avec une note mélancolique finale très appréciable, Kotoko donne l'envie de voir Tsukamoto explorer d'autres univers.